Porte Mailloche

Par Mister de Paris

Non, non, trois fois non. Combien de fois faudra-t-il vous le répéter, amis japonais : Porte Maillot n’est pas un hommage à quelque naïade arborant fière un affriolant costume de bain. Non. Certes, elle est la porte du Bois de Boulogne, mais ceci n’est pas suffisant, vous en conviendrez. L’étymologie de Porte Maillot reste néanmoins mystérieuse. Bien qu’elle fut temporairement désignée en 1763, Porte Royale du Grand Eperon du Roy, elle se nommait déjà bien avant, Mailhau. Mailhau…

Mailhau évoque peut-être le jeu du mail, le jeu du mail à la chicane, soyons précis, qui deviendra le Golf en Ecosse, le Croquet en Irlande et le Billard en France. Louis XIV, regrettant de ne pouvoir jouer par temps de pluie, fit transposer ce jeu sur une table. La mailloche devint canne. Houla, mais j’entends se gausser mon groupe de touristes nippons… Mesdames, Messieurs, le billard est au Roi Soleil ce que le ping pong est au pays du Soleil Levant : Un aléa climatique. Un point partout la balle au centre.

Reprenons… Mais qu’est devenue la Porte Maillot, celle dont on fit détruire l’ arche de pierre pour faire passer l’imposant char funèbre de Louis le Grand (en 1715) puis celui de son arrière petit fils, Louis le Bien Aimé (en 1774) ?

Versailles-Château – Saint-Denis-Basilique par Porte-Maillot – Aller simple.

Qu’est-elle devenue, cette place de jeu ? Un carrefour bruyant, rehaussé de la laideur d’un Palais que l’on s’échine à vouloir de Congrès avec au-dessus, la tour pompidolienne du Concorde Lafayette. La meilleure vue depuis cette porte est celle de sa station de métro. Au petit matin, quand Paris s’éveille, après une nuit bien blanche, on peut parfois y voir, en bout de quai, le roi Soleil jouant au jeu de mail.

- Majesté, c’est grande ambition que de vouloir jouer l’Arc de Triomphe. Une demi lieue à couvrir en trois coups…

- Certes, Mister de Paris, Certes. Mais tel est notre bon plaisir. Et puis cet Arc est si tentant. Ne trouvez-vous pas ?