06/02/2007

Arago ou le petit poucet

Par miss Terre de Paris

Autrefois, on repérait le nord à la mousse sur les arbres, ou en levant le nez vers l’étoile polaire. La pollution atmosphérique et lumineuse ont balayé ces deux repères. Alors nous avons inventé la boussole. Depuis 1994, l’engin magnétisé est devenu obsolète à Paris. Il suffit de regarder le bout rond, carré ou pointu de ses chaussures pour savoir vers où crèchent les pingouins, et par où se reproduisent les manchots. Avez-vous déjà entendu parlé de cette drôle d’histoire : des médaillons en bronze parsèmeraient le méridien de Paris en mémoire à ce cher Arago que mes aïeux ont dû bien connaître. Le sculpteur hollandais Jan Dibbets serait à l’origine de cette hommage de petit poucet .

A cette époustouflante et insolite nouvelle, je solexe dans Paname, déguisée en saint Thomas qui ne croit que ce qu’il voit, afin de vérifier les faits. Le plan indique l’emplacement d’un des 135 médaillons à l’angle de la rue d’Assas et de l’avenue de l’Observatoire. Avec la fièvre d’une chercheuse de trésor et la truffe frétillante du chien truffier, je scrute le sol, slalomant entre les rejets canins. En vain. Des plaques d’égouts, des plaques de gaz, des plaques EDF mais point de médaillons Arago. Idem sur le terre plein de l’avenue Denfert Rochereau ou sur l’avenue de l’Observatoire. Rien, nada, niet, queue dalle, wallou. Toute cette histoire ne serait-elle qu’un conte de M. Perrault ?

Un panneau publicitaire me souffle qu’« il est là ». Il est là ? Oui ! Il est là ! Je le vois ! Et un autre encore, un peu plus loin, et encore un autre ! J’ai retrouvé le chemin d’Arago ! J’entame la danse du bonheur devant les balayeurs indifférents. Où suis-je ? Allons, je vous ai laissé déjà beaucoup trop d’indices.

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