22/02/2007

A bord des Invalides

Par Miss Terre de Paris

Les nuages sont des vagues. Le bleu du ciel est le bleu de l’eau. Il est interdit de fumer à bord. Napoléon est le capitaine du navire. Son bateau a été baptisé « Les Invalides », et nous voguons à son bord dans le 7ème arrondissement de Paris, la tête en bas et la coque renversée. Où allons-nous ? Là où les nuages voudront bien nous emmener. A bâbord, la tour Eiffel. A tribord, Notre dame de Paris. Et en attendant d’accoster, prenons garde de ne pas avoir le mal de terre (le vertige), car le roulis du vent pourrait bien nous incommoder.

Jules Hardouin-Mansart est l’architecte du bâtiment, le petit neveu de François. La charpente du navire sert de toit à la nef de l’église des Invalides. Les poutres, couleur caramel, s’entrelacent, géométriques ; comme si le pantin d’une gigantesque araignée avait tissé là une toile en bois. Des angles, des lignes, des triangles isocèles : une forêt entière de chênes s’est organisée là, comme de la paille de fer sur un aimant. Partout, cette odeur de grenier, de sciure mélangée à la poussière des années. Sur les côtés, les voûtes se dessinent le long du mur, tout en courbes, comme le roucoulement des pigeons qui ont nidifié derrière les ardoises. En soulevant un petit carré de bois découpé dans le sol, et en glissant un œil par le trou, on aperçoit des dizaines de mètres plus bas l’autel de la chapelle Saint-Louis des Invalides. Mille sabords ! Je ferais bien une petite blague à un touriste ! Hélas, il est déjà temps de lever l’ancre : nous avons le vent en poupe.

Aucun commentaire: