15/02/2007

Massacre à la pelleteuse

Par Miss Terre de Paris

La pelleteuse n’a pas de cœur. Ca se saurait. A la place, elle a des dents. Et une, et deux, et une, et deux. Elle roule des mécaniques, fière. Les Gaspards vous le diraient : c’est une plaie, un fléau.

Paris en porte les stigmates. Ca et là, dans les rues, on aperçoit de ces cicatrices qui se sont mal refermées. La place des fêtes ne s’en est jamais vraiment remise. Elle dresse ses maigres silhouettes, le teint gris, la gueule de bois en souvenir de son nom qui n’a plus de sens. Mais que voulez-vous, il faut loger un maximum de monde, dans un minimum d’espace. Détruisez donc ! Le ministère des travaux publics cautérisera tant bien que mal.

Aujourd’hui, dans les rues, on voit de ces façades aveugles, les yeux crevés. Les cheminées dessinent sur leurs briques sales comme des traînées rougeâtres de sang, en mémoire du massacre. C’était donc si vilain, Paris avant 1973 ?

Alors je me console, en me repassant pour la énième fois les Gaspards.

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