08/01/2007

Les enfants de Maxime Du Camp

Mister de Paris, vu par Miss Terre de Paris :

Il connaît l’odeur du bitume, aux essences de gasoil. Il en connaît le toucher, légèrement rugueux sous la toile de son jean. Monté sur huit roulettes, il slalome entre les caddies et les poussettes, renifle les cheveux des unes et tire la langue aux autres. Les trottoirs, les routes, les caniveaux, les portes cochères : tout Paris aura bientôt tâté de la gomme de ses rollers. Même le porcelainier, à son grand dam. Les vieilles le menacent de leurs cannes tremblantes « mais après quoi court-il donc, ce maudit casse-cou ?! ». Après les ombres de la ville lumière, voilà ce qu’il leur crie. L’éclair de son flash éblouit encore les cataractes que Mister de Paris tourne déjà au coin de la rue. Dans son croque-note, une nouvelle histoire vient de naître.

Miss Terre de Paris vue par Mister de Paris :

Paris la travaille même les jours de repos, la prend aux tripes et parfois même sous la petite ceinture. Elle aime son Paris, comme un gros pari, de ceux que l’on fait sur la vie. La vie parisienne n’est pas sa vie, mais la vie à Paris, oui. Elle solex dans l’intra muros, à la recherche de p’tits bouts de Paris, de suppléments de Paname, de ceux, si dérisoires, qu’ils ne savent accrocher ni le parisien blasé, ni le touriste empanurgé. La Tour Eiffel est si haute et les catacombes si encombrées… Et pourtant, il s’en passe des choses dans Paris, dessus, dessous, sur les côtés. Et là, où il s’en passe, soyez sûr qu’elle y passe… Pour vous le raconter.

Certes leurs pseudos sont un clin d’œil à Eugène Sue. Les Mystères de Paris. Certes. Mais c’est bien de Maxime Du Camp dont ils se sentent les enfants. Du Camp, le journaliste entomologiste de Paname dont la postérité ne retint que son ami, son trop grand ami, Gustave Flaubert. Alors tels des Tintin travaillant pour le Petit XXIème, Miss Terre de Paris et Mister de Paris courent, elle en Solex, lui en rollers. Revoir Paris ! Le croquer, le noter, le filmer, le podcaster, là est leur pied avec pour folle ambition : construire au jour le jour un hommage à l’œuvre oubliée de ce vieux Ducamp « Paris, ses organes, ses fonctions et sa vie ».

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