30/01/2007

Le Volcan de Monsouris

Par Mister de Paris

Sur les hauteurs calmes du Parc Monsouris dort un volcan, depuis 73 ans. Selon les indications du Bureau Central Sismologique Français et du fantôme d’Haroun Tazieff, il n’y a que très peu de chance pour que celui-ci se réveille (Le volcan, Garouk (*) aussi, ce qui est fort triste d’ailleurs tant j’aimais ce tutoyeur de basalt). Pourtant, à cheval sur le XIXème et le XXème siècle, les irruptions du volcan de Monsouris rythmèrent pendant des décennies les promenades des parisiens, le quotidien des jardiniers, celui des hirondelles, les jeux des gamins endimanchés, ou encore ceux des amoureux. Il était tellement dans le paysage du Parc, qu’éteint, nul n’y prêtait attention. Mais lorsqu’il lui prenait l’envie d’éructer et que du cratère jaillissait une puissante vapeur blanche, alors là, croyez-moi, on le regardait le volcan de Monsouris. Le poilu en permission serrait un peu plus sa douce, l’enfant sensible courait vers les robes de sa mère, l’oncle de province, interdit, remontait en arrière son chapeau d’un doigt dubitatif…

Le cratère est toujours là, oublié, muet, mangé au lierre, grillagé, depuis 1934, date de la fermeture officielle du premier périph’ de Paris, la petite ceinture et ses tronçons souterrains qui ne connut que le ferroviaire à vapeur. Le volcan, simple cheminée d’évacuation des fumées des locos, non loin de feu la gare du Parc Monsouris. L’explication est moins romantique mais si empreinte de progrès… Haroun Tazieff me souffle, en roulant bien les « r » : Te rends-tu compte, Mister de Paris, s’il y avait un vrai volcan sous la capitale ? Si Monsouris était Montserrat ?

(*) Garouk était le surnom de Tazieff dans l’intimité.

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