29/03/2007

Le moustachu de Notre-Dame

Par Miss Terre de Paris

On connait le bossu de Notre-Dame, qui veillait depuis ses tours sur Paris, et sonnait l’alerte à grands coups de bourdon. Ahmed n’a ni bosse, ni sonotone et encore moins le bourdon. Tous les jours ou presque, il veille sur la place de Notre-Dame, récemment baptisée Jean-Paul II pour faire plaisir à la laïcité de notre république.

Il veille sur sa faune, celle qu’il accueille sur le bout de ses doigts, et celle qu’il guette d’un œil discret.
Les moineaux donc, et les voleurs qui se servent dans les vestons des touristes, trop occupés à chercher connement le bossu parmi les saints pétrifiés de Viollet-le-Duc. « Gendarme ! Attrapez-le ! », prévient Ahmed entre deux becquetés de madeleine. Oui, Paris a encore sa cour des miracles. Et quand un touriste retrouve son portefeuille au commissariat de police, c’est un miracle. Merci Ahmed.

Les moineaux aussi te remercient, eux qui se gavent dans ta main, sur le bout de tes doigts et même dans ta bouche. Eux qui réclament en cœur, en Oliver Twist parisiens : « Monsieur, on en voudrait encore ! » Et encore, il y en a. Des kilos de riz et des paquets de madeleine à vous repeindre au final les statues de Paris en blanc qui tâche. Heureusement, Ahmed ne nourrit pas les pigeons. A quoi bon ? Puisque, pendant que ça pépie autour de la moustache, ils continuent de se faire détrousser gaillardement. Avant d’allumer un cierge bien sûr, pour que Dieu, encore une fois, retrouve leurs deniers…

26/03/2007

Identité Nationale

Par Mister et Miss Terre de Paris

En ces heures de grandiloquents débats sur l’identité nationale, je vous parie que les différents candidats en lice pour l’élection présidentielle, ignorent l’endroit où est enterré Rouget de Lisle … Pourtant le sort définitif, des restes de l’auteur du chant de l’Armée du Rhin (de la Marseillaise, soyons simples) n’est toujours pas scellé ! Et ce depuis plus de 70 ans ! Il est aujourd’hui entre les mains du président de la République. Un véritable gag. Jacques Chirac, avait promis, il y a douze ans de régler le problème. Rien à bougé depuis et Rouget de Lisle attend, patient, en transit, en intrus dans une crypte pour Maréchaux, Généraux et autres grands galonnés. Une crypte interdite au public. Gageons que le nouveau quinquennat puisse offrir enfin au père de la Marseillaise un statut autre que celui de sans papier d’éternité nationale. Mais de quel problème s’agit-il ? Ecoutez plutôt cela.


22/03/2007

Les missions étrangères de Paris

Par Miss Terre de Paris

Ils partirent 17, et par de malheureux incidents sans doute, ils ne revinrent que 9. Qui ? Les premiers missionnaires qui, vers la fin du 17ème siècle, quittèrent la France pour les lointaines contrées d’Asie. Si les missionnaires ont laissé leur nom, bien malgré eux, au champ lexical amoureux, leur voyage ne fut, quant à lui, pas une partie de plaisir. En témoigne le bien curieux et discret musée des martyrs, sous les Missions étrangères de Paris au 128, rue du bac dans le 7ème arrondissement.

Si le silence est d’or au cours de la visite, les toiles hurlent les douleurs des martyrs persécutés pour avoir voulu prêcher la religion chrétienne. Egorgés, étranglés, passés au sabre… Beaucoup de missionnaires, malgré le sort qui leur pendaient au nez, poursuivaient leur sainte tâche. Et le sourire aux lèvres, s’il vous plaît ! Les reliques de l’un d’entre eux, le dénommé Pierre Borie, reposent désormais dans un coin du musée. La cangue, cette espèce de carcan aux allures d’échelle, qui reposa sur ses épaules il y a bientôt deux siècles, se dresse au milieu de la salle. On dit que le bourreau fut si atterré de devoir décapiter de ses mains ce captif qu’il aimait bien, qu’il but un, ou deux, voire trois verres de trop. Ce ne fut pas rendre service au supplicié. Par sept fois il fallut s’y reprendre afin de venir à bout de la sinistre tâche.

Heureusement, les cordes, poignards, chaînes et couteaux sont aujourd’hui relégués au Musée. La cloche chinoise qui se dore le bronze au soleil dans le paisible jardin des missions étrangères est là pour nous sonner le rappel. Vaste pelouse. Buis taillés en boules. Statues de saint-Pierre et de saint-Joseph… Sans doute que de sa fenêtre, Chateaubriand contemplait ce petit carré de nature en rédigeant ses mémoires d’Outre-tombe. Qui sait si la dernière vision qu’il eut, ne fut pas ces petites allées ensablées, rythmée par les ombres du cadran solaire ?

Toujours est-il que son avant dernière demeure fut la chapelle des missions étrangères. On y célébra sa messe funèbre, avant d’enterrer l’homme de lettre sur le rocher du Grand-Bé, dans la rade de Saint-Malo … Mais l’éternel dépressif eut droit tout de même à un dernier honneur : ce fut Gounod en personne, qui, à l’orgue, lui offrit sa dernière danse.

Attention, le jardin des Missions étrangères de Paris n’est ouvert que pour les journées du patrimoine et lors de la fête des jardins de Paris.

21/03/2007

L’abbaye de Saint-Pierre

Par Mister de Paris

Connaissez-vous l’Abbaye de Saint-Pierre ? Savez-vous jouer à la marelle ? Bien, courez dans le XIème arrondissement à l’angle de la rue de la Croix-Faubin et de la rue de la Roquette, vous y trouverez les substructions de la plus modeste et de la plus terrible Abbaye de Paris. Ahhh, titis et parigots quel diable d’humour vous aviez, jadis. C’est ainsi que vous surnommiez l’endroit où était monté l’échafaud de la Prison de la Roquette : l’Abbaye de Saint-Pierre. Tout cela parce que la veuve reposait sur cinq dalles : L’abbaye de Cinq Pierres. Ahhh… On savait se marrer… Le dernier à être grimpé sur les bois de justice fut un certain Peugniez, qui, à 22 ans avait tué, sauvagement, une grand-mère et son petit fils. Ce fut la 69ème et dernière décapitation à l’endroit devenu aujourd’hui, après la démolition de la prison en 1900, un simple carrefour. Anatole Deibler , coupa en deux Peugniez. C’était sa première tête en tant qu’exécuteur en chef des arrêts criminels. L’Abbaye de Cinq Pierres est toujours là et on peut y jouer à la marelle, de la terre vers le ciel, des clous du piéton aux clous du cercueil.

Pour la petite histoire, ces dalles n’ont pas leur agencement primitif. Le directeur de la prison de la Roquette, tenta un jour de vendre au musée Carnavalet la fameuse assise de la guillotine qui formait, au sol, pied de nez à la Révolution et la République, une croix catholique. Ainsi, il fit desceller les dalles. Le musée qui n’avait que faire de ces pavés, les refusa. Dépité, le patron de la taule les remit en place, à sa façon, en croix de Saint-André. Nul doute que ce garçon là devait être scout et son abbaye une B.A.

PS : On ne remerciera jamais assez Robert Badinter d’avoir fait abolir par le parlement français, la peine de mort, en 1981. Merci, Maître .


19/03/2007

Place Vendôme


Par Miss Terr
e et Mister de Paris

Place Vendôme est une place forte dans Paris. Mais point de murailles ni de ponts-levis. Ici, il n’y a que les alarmes des boutiques qui effraient le voleur. Les remparts sont invisibles, car ce sont celles de l’argent et des classes sociales.

Place Vendôme est un écrin. un bijou intouchable. Certaines lorgnent sur les bagues qu’elles ne porteront jamais au doigt. Certains bavent devant des montres qu’ils n’admireront jamais à leur poignet.

Place Vendôme, nous ne faisons qu’y passer, sur les pavés réguliers et lisses de la grande place venteuse. Nous ne faisons qu’y passer en temps normal… Mais Miss Terre et Mister de Paris y reviendront.

Merci à Quatre roues sous un parapluie pour la ballade.

18/03/2007

Membre de l’Internationale

Par Mister de Paris

Yvan Salmon est mort ici, dans cette pharmacie au 52 de la rue d’Auteuil. Fait divers parmi d’autres sauf que celui-ci remonte au 10 janvier 1870. Le journaliste de La Marseillaise, alors âgé de 22 ans vient d’être abattu par l’agité cousin de Napoléon III, Pierre Bonaparte . Cela s’est passé en face, au 59, dans l’hôtel particulier Helvétius (*).

Salmon était venu, non pour une interview, mais pour régler les préparatifs du duel devant opposer, pour diffamation, son rédacteur en chef, Paschal-Grousset, très actif militant de l’Internationale socialiste, au membre de la famille impériale.
Salmon mort, c’est sous son pseudonyme de rédacteur qu’il passe à la postérité : Victor Noir. A ce Noir là, il faut du rouge. Parmi les 100 000 personnes qui manifestent lors de ses funérailles,
se trouve justement la Vierge Rouge, Louise Michel. Le peuple exige qu’il soit enterré à Paris, mais le gouvernement craint, à juste titre, l’insurrection. Il ordonne l’inhumation au cimetière de Neuilly sur Seine. Peine perdue, la Commune de Paris est en marche, emmenée par Varlin, Vallès, Rochefort. Elle s’achèvera l’année suivante pour le temps des cerises.

Au fol espoir des communards survient leur massacre, en mai 1871. Thiers ne fait pas de quartier, c’est bien connu. La parenthèse rouge, entre Empire défait par les prussiens et IIIème République balbutiante, n’aura duré que quelques mois. Vingt ans après le massacre de la Commune, l’ange Noir est ramené de Neuilly au Père Lachaise. Pour l’occasion, Jules Dalou se fend d’une impressionnante sculpture tombale, conçue comme un instantané photographique censée saisir le dernier souffle du jeune homme. Oui, je sais, tout ceci est de la petite histoire, le plus important, me direz-vous, est bien évidemment la solide membrure de l’entrejambe de Noir que toute femme en quête de fécondité se doit de caresser. Bien étrange paganisme que voilà. Fantaisie provocante de Dalou, ancien élève de Carpeau et de Rodin, qui sut efficacement consolider le souvenir de Victor Noir à défaut d’en rappeler la véritable histoire. Il protubère là depuis 116 ans. Priapisme de bronze résolument révolutionnaire. Si, si regardez, c’est évident, Victor Noir porte à gauche. Sacré Dalou , vieux communard !

(*) Il ne reste rien de la résidence de Pierre Bonaparte, incendiée en 1871 par les communards. Enfin, presque rien, juste un vilain immeuble moderne.

15/03/2007

Arrête ! C’est ici l’empire de la mort

Par Miss Terre de Paris

Curieuse partie de mikado qui se joue place Denfert-Rochereau . Danton, Montesquieu, Desmoulins, Fouquet, Colbert et tant d'autres encore, connus ou anonymes, font tenir en équilibre précaire, tibias, fémurs, péronés. C'est un record, un championnat qui se dispute sous terre ! A 17h, quand les gardiens ferment les grilles, la fête peut commencer. Ca boit de la mort subite dans les crânes improvisés en pintes, ça souffle dans des flûts en tibias troués, ça joue du xylophone sur les dents alignés... Mais cela, trop de gens l'ignorent encore.

Un dimanche, aux catacombes :







13/03/2007

CCCP Macadam

Par Mister de Paris

Elle brille, attire l’oeil, est seule sur le large trottoir désert, agréable à roller. C’est Miss Terre de Paris qui l’a vue en premier. J’ai cru que c’était une capsule, puis une pièce de cinq francs, j’ai fait demi tour, me suis mis à genoux. On dirait une médaille, fichée, vissée dans le ciment, offerte aux pas des passants depuis pas mal de temps. Arago, ici ? Non, C’est juste une médaille, une soviétique. J’y connais rien en russe, mais il y a écrit CCCP et BOD (*), et representés, un franc tireur, la faucille, le marteau et les cinq pointes de l’étoile rouge. Que fais donc ici, ce souvenir de fer blanc ? Vissé là par qui et pourquoi ? Un stalinien intégriste ? Un militant coco des grandes heures du PC ? Un bolchevik alternatif ? Un reste de manif des années contestantes ? Je l’ignore. Mais elle est là, comme Excalibur en son granit, innamovible, toute en mystère et arrogance. Je ne vous dirais pas où elle se trouve, car elle est trop bien dans ce jus, ce trottoir de soleil, en plein Paris. Peut-être un jour de distraction avez-vous même marché dessus…

(*) Quelqu’un arrive-t-il à lire (et à traduire !) l’allégorie de cette médaille ?

12/03/2007

Fluctuat nec mergitur

Par Miss et Mister de Paris

Si les mers ont leur phare, la Seine a sa Tour Eiffel qui depuis peu, se fait remarquer depuis la banlieue à des kilomètres à la ronde. Depuis le temps… L’emblème de Paris, n’est-ce pas un bateau ? Celui qui, selon la devise en latin, “vogue sans jamais être submergé ” ?

L’équipage du trimaran “Trocadéo” de la compagnie des batobus a pris la devise à la lettre. Petite leçon de navigation sur Seine agitée. Gare aux embruns…


09/03/2007

Desnos, Robert, 15ème division

Par Mister de Paris

Je cherche sa tombe, dans le cimetière du Montparnasse. Pas facile. Desnos n’aime pas l’ostentation. J’erre donc et carroie les divisions. C’est fou comme la mort est bien rangée, bien ordonnée, dans ses surfaces; pas dans ses volumes… Là dessus, il y aurait beaucoup à dire entre cénotaphes grandiloquents et édicules m’as-tu vu, entre prothèses du souvenir marbré un peu trop polies et granit gris que le temps pique. Et puis la rencontre avec un petit Poucet. Des osselets ? Non, juste quelques cailloux, des silex de remblais. J’ai trouvé le poète mort en déportation . Curieusement, la croix allongée sur sa dalle à la voix de Montand et la musique de Legrand… Vous vous souvenez ? “Coucher avec elle “.

Montant le grand Desnos au ciel qui n’existe pas… Morbide l’association d’idée ? Je ne sais, mais il est là, bien là, dans la quinzième division, tout enrégimenté d’éternité. C’est le printemps des poètes.

08/03/2007

Là depuis 107 ans

Par Mister de Paris

Elles collent à l'image de Paris comme aux voûtes des stations qu'elles recouvrent. Ce sont les faïences du métropolitain. Elles ont 107 ans, sont vieilles comme le réseau lui même, rectangulaires, 20 cm par 10, blanches, agencées en décalé. Elles ont été produites par les faïenceries de Gien et sont biseautées, non par esthétique, mais juste pour renvoyer un peu plus de lumière. Celle dispensée par les falotes ampoules 25 watts qui éclairaient alors les premières stations inaugurées en 1900, lors de l'Exposition universelle. C'était le temps où la pub dans le métro se voulait un art et qu'il convenait donc de les habiller de lourds cadres d'autres faïences, jaunes celles-ci, tandis que chaque nom de station s'annonçait sur fond bleu/violet . Les rames de métro, elles, étaient vert olive en seconde, rouge sang pour les riches. Alors que le cinéma naissait, tout muet et tout noir et blanc, sous terre pointaient des couleurs ; les codes chromatiques d'une autre dynamique, celle des déplacements résolument modernes, odorants et bruyants du XXème siècle.

06/03/2007

Un bus... sur l'eau



Par Miss et Mister de Paris

Avec cap’tain Dawit et miss Jennifer à bord du trimaran “Trocadéro”, laissons-nous porter au fil de l’eau. Une ballade sur Seine, rythmée par les escales et les ombres des ponts. Les batobus , ou une autre manière de considérer… les transports en commun.


05/03/2007

Ohé partisans, ouvriers et paysans

Par Mister de Paris

C’est ici qu’il est tombé, sur ce perron, au saut de son dernier lit. Exécuté par un groupe de résistants, vers 05.30, le 28 juin 1944. Qui ? Philippe Henriot, le ministre de l’information, la « voix d’or » comme le surnommaient miliciens et collabos de l’Allemagne nazie occupante. De l’éloquence et de l’emphase, il en avait pour dégueuler sa haine du juif, du bolchevik, du franc maçon, à longueur d’antenne, sur Radio Paris. Il était la Propaganda Staffel du nazisme à la française. Ces gouttes de sang sur ces marches ne sont que café renversé, avant-hier, par un militant maladroit du parti socialiste. Il fumait sa clope, sur le perron sans savoir pourquoi je m’échinais à photographier ses pieds, à chercher quelque hypothétique impact de balle perdue. J’ai rougi les tâches de café d’un petit coup de Photoshop, histoire de dire, histoire de se souvenir.

Le siège du Parti Socialiste et QG de campagne de Ségolène Royal, au 10 de la rue de Solférino , ignore qu’il fut durant l’occupation le Ministère de l’information, la maison de Philippe Henriot. Les hasards de l’histoire ont voulu que ce repère de la Francisque devienne celui de la Rose au Poing, que les portraits du Maréchal et autres grands collabos soient remplacés par ceux, beaucoup plus rassurants de François Mitterrand, de Michel Rocard ou encore de Lionel Jospin. Dans les limbes de l’histoire errent peut-être encore les délires sonores d’Henriot. Mais à ceux-ci continuent de répondre la voix de Londres. De Gaulle ? Non, Pierre Dac sur la BéBéCé qui, une semaine avant l’exécution du ministre avait conclut un magnifique papier, Bagatelle sur un tombeau , par : Bonne nuit, Monsieur Henriot et dormez bien.

La résistance, d’une rafale de mitraillette se fit marchand de sable. La voix de la collaboration s’était tue. En représailles, les allemands firent exécuter, le 7 juillet, Georges Mandel .

L’histoire ne se fait que de petites histoires. Alors pour l’anecdote, sachez qu’en face du 10, rue de Solférino, au 5, siège la Fondation et l’Institut Charles de Gaulle. La Croix de Lorraine, la Rose au Poing, la Francisque… L’histoire improbable et singulière de l’héraldique d’une rue de Paris. Si j’osais, j’ajouterais la Croix-Rouge. N’est-ce point sur le champ de bataille de Solférino, en 1859, qu’Henry Dunant, traumatisé par cette boucherie impériale inventa la Croix-Rouge et fit de sa vie un long et vain combat pour tenter d’« humaniser la guerre ».

Pour la route : http://a1692.g.akamai.net/f/1692/2042/7d/pariscroquenote.blog.lemonde.fr/files/2007/03/west-indies-radio-adsl.1172954088.mp3


03/03/2007

Les extra-terrestres sont parmi nous !

Par Miss Terre de Paris

Je les ai vus. Le premier a atterri en 1990, à Paris même. Les autres sont arrivés en 1998. Ca a été le début de l’invasion. Maintenant, ils sont partout. Sur les murs. Sur les façades. Sous votre nez. Ils sont là. Ils nous guettent. Nous ne les voyons pas toujours.

Le chef de la tribu s’appelle Invader. C’est un artiste de rue. Il a créé les Space Invaders, ces petits extra-terrestres venus de l’espace, mais surtout de nos jeux vidéos version années 80.

Souvenez-vous. Pacman faisait ses premières dents. Nous jouions au ping-pong sur les consoles Atari. Les premiers personnages virtuels naissaient sous nos manettes ébahies. Nous étions encore loin de la plastique de Lara Croft et des graphismes de Max Payne. Il ne suffisait à l’époque que de quelques pixels, six pour la tête, deux pour les yeux, un pour le cou et quatre pour les pattes, et l’imagination construisait le reste.

Nous les croyions morts, les Pacman, Diggers, Space Invaders… Mais ils vivent toujours. Hier dans le virtuel, aujourd’hui dans le réel. Quelques carrés de mosaïque font les pixels. Du ciment frais colle l’ensemble en faïence aux murs de Paris. Combien d’extra-terrestres vivent ainsi dans la capitale ? Dans quel arrondissement vit-on le mieux quand on est un extra-terrestre ? Où a-t-on le moins de chance de se faire arracher par la voirie ? Les passionnés sauront sûrement vous répondre ici .

01/03/2007

Asepta et tout va

Par Mister de Paris

Vous errez dans les carrières de Paris, avec peut-être un peu de peur au ventre. 700 kilomètres de galerie, c’est pas rien. Vous gadouillez dans la craie molle, la tête en pénombre, le pied peu sûr dans les floc floc bleuâtres de celui qui vous précède. Six heures que vous marchez poursuivi par le calme noir isotherme que parfois vous distrayez d’un jet de frontale scribouillant de vieux graffitis. Et puis soudain, le drame, la taupe au guichet. La peur ? La claustrophobie ?

Qu’importe, calmez-vous, n’est pas Philibert Aspairt qui veut. Calmez vous, vous dis-je, pour la grosse commission, la Wermacht a, en 1943, tout prévu. Avec les toilettes Asepta™, la peur s’en va ! Il vous suffit de vous rendre dans le bunker allemand oublié, situé sous le Lycée Montaigne. Calme, intimité, praticité, tout est là. Grâce à l’ingénieux système mécanochimicodynamique Asepta™ vous avez là de quoi tenir aisément un siège.

Faites, la chaux fera le reste. Ach…

Notre démonstrateur, Gilles Thomas, roi des Gaspards de Paris, aura-t-il su vous convaincre ? Enjoy.