22/03/2007

Les missions étrangères de Paris

Par Miss Terre de Paris

Ils partirent 17, et par de malheureux incidents sans doute, ils ne revinrent que 9. Qui ? Les premiers missionnaires qui, vers la fin du 17ème siècle, quittèrent la France pour les lointaines contrées d’Asie. Si les missionnaires ont laissé leur nom, bien malgré eux, au champ lexical amoureux, leur voyage ne fut, quant à lui, pas une partie de plaisir. En témoigne le bien curieux et discret musée des martyrs, sous les Missions étrangères de Paris au 128, rue du bac dans le 7ème arrondissement.

Si le silence est d’or au cours de la visite, les toiles hurlent les douleurs des martyrs persécutés pour avoir voulu prêcher la religion chrétienne. Egorgés, étranglés, passés au sabre… Beaucoup de missionnaires, malgré le sort qui leur pendaient au nez, poursuivaient leur sainte tâche. Et le sourire aux lèvres, s’il vous plaît ! Les reliques de l’un d’entre eux, le dénommé Pierre Borie, reposent désormais dans un coin du musée. La cangue, cette espèce de carcan aux allures d’échelle, qui reposa sur ses épaules il y a bientôt deux siècles, se dresse au milieu de la salle. On dit que le bourreau fut si atterré de devoir décapiter de ses mains ce captif qu’il aimait bien, qu’il but un, ou deux, voire trois verres de trop. Ce ne fut pas rendre service au supplicié. Par sept fois il fallut s’y reprendre afin de venir à bout de la sinistre tâche.

Heureusement, les cordes, poignards, chaînes et couteaux sont aujourd’hui relégués au Musée. La cloche chinoise qui se dore le bronze au soleil dans le paisible jardin des missions étrangères est là pour nous sonner le rappel. Vaste pelouse. Buis taillés en boules. Statues de saint-Pierre et de saint-Joseph… Sans doute que de sa fenêtre, Chateaubriand contemplait ce petit carré de nature en rédigeant ses mémoires d’Outre-tombe. Qui sait si la dernière vision qu’il eut, ne fut pas ces petites allées ensablées, rythmée par les ombres du cadran solaire ?

Toujours est-il que son avant dernière demeure fut la chapelle des missions étrangères. On y célébra sa messe funèbre, avant d’enterrer l’homme de lettre sur le rocher du Grand-Bé, dans la rade de Saint-Malo … Mais l’éternel dépressif eut droit tout de même à un dernier honneur : ce fut Gounod en personne, qui, à l’orgue, lui offrit sa dernière danse.

Attention, le jardin des Missions étrangères de Paris n’est ouvert que pour les journées du patrimoine et lors de la fête des jardins de Paris.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Nous vous remercions de intiresnuyu iformatsiyu